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Fatigue musculaire, manque de force

Publié le , mis à jour le
Vignette - Femme épuisée assise sur une chaise avec un indicateur de batterie faible au-dessus

Relativement fréquente, la sensation de fatigue ou de faiblesse musculaire existe dans de nombreuses maladies, mais aussi en dehors de toute maladie après un effort physique un peu intense par exemple... Comment faire la différence ? Et quels symptômes associés doivent alerter et faire consulter ?

Il existe presque autant de formes de fatigue musculaire ou de manque de force que de personnes qui les ressentent.  Ces symptômes peuvent apparaitre de façon brutale ou progressive, être chronique ou ne se manifester qu’à certains moments de la journée, s’accompagner d’une réduction de force ou non, toucher tous les muscles du corps ou seulement quelques-uns, par exemple ceux des yeux ou de la gorge, s’associer ou non à d’autres symptômes comme des douleurs ou une atrophie des muscles. Et toutes ces caractéristiques sont précieuses car elles orientent vers une ou plusieurs causes possibles !

Fatigue, faiblesse, fatigabilité... quelle est la différence ?

La sensation de fatigue musculaire se manifeste par des difficultés à réaliser les activités physiques habituelles. Elle n’est pas anormale en soi, mais le devient si elle persiste après un temps de repos suffisant, comme une bonne nuit de sommeil. Avant tout examen, il est souvent difficile de faire la part des choses entre une fatigue générale (manque d’énergie, coup de pompe...) et une fatigue d’origine musculaire.

Différents questionnaires existent pour évaluer le degré de fatigue. Le test de Pichot en fait partie. Il consiste à noter de 0 à 4 chacune des affirmations figurant dans la colonne de gauche du tableau puis à additionner les points. Un total supérieur à 22 est en faveur d'une fatigue excessive. N’hésitez pas à en parler à votre médecin généraliste !

Exemple de questionnaire pour évaluer le dégré de fatigue

La « simple » fatigue est une sensation pénible, mais elle ne modifie pas la force des muscles. Les efforts restent possibles. En revanche, la faiblesse musculaire désigne une réduction de la force d’un ou plusieurs muscles. Ce déficit se manifeste par des difficultés à réaliser certains mouvements, différents selon les muscles atteints.

Topographie Proximale

Un déficit des muscles dits « proximaux » (épaules, hanches) se traduira ainsi par des difficultés à lever les bras (et donc à se coiffer, à attraper ou à placer un objet en hauteur...), à monter les escaliers, à se lever d’une chaise. 

 

Topographie Distale

Et en cas de déficit des muscles distaux, il devient difficile d’écrire, de tenir des couverts, de visser avec un tournevis, de tourner une clé dans une serrure, de franchir une marche... 

 

Lorsque le mouvement est impossible, on parle de paralysie.

Le médecin peut déceler un déficit de la force musculaire en demandant au patient de réaliser différents mouvements, qui mobilisent différents groupes de muscles.

Exemple de mouvement demandé par le médecin

Pour mesurer le déficit musculaire, le médecin ou le kinésithérapeute peut réaliser un testing musculaire manuel. Il permet d’évaluer la force d’un muscle contre une résistance exercée par la main de l'examinateur. Le résultat va de 0 (pas de contraction musculaire visible) à 5 lorsque lorsque la force est normale. Le testing musculaire quantifié utilise un appareil de mesure (dynamomètre par exemple) pour coter la force développée par un muscle ou un groupe de muscles lors d’une contraction.

Gros plan sur les MyoTools

Fondé par l’AFM-Téléthon, l’Institut de Myologie a développé des outils de haute précision pour évaluer la force et la fonction musculaires des membres supérieurs, les MyoTools. Ils sont capables de mesurer des niveaux de force très faibles, ce qui les rend particulièrement adapté au suivi des personnes atteintes de maladie neuromusculaire.
Il existe trois Myotools :

  • le MyoGrip mesure la force de serrage des doigts, ou force de préhension ;
  • le MyoPinch mesure la force de la pince pouce-index ;
  • le MoviPlate évalue la capacité à réaliser des mouvements répétitifs de flexion et d’extension du poignet et des doigts, et peut donc détecter la fatigabilité des muscles qui réalisent ces mouvements.

La fatigabilité musculaire se définit par une diminution anormalement rapide de la force (le muscle s’épuise trop vite) lors d’un effort, qu’il soit prolongé ou bref mais répété. Il est possible de la déceler en faisant faire un mouvement (serrer la main, fermer les yeux...) à plusieurs reprises et de la quantifier en mesurant la force musculaire.

La myasthénie, pensez-y !
Maladie auto-immune, la myasthénie se manifeste par une fatigabilité musculaire déclenchée par la répétition d’un mouvement ou lors d’un mouvement soutenu, avec apparition d’une faiblesse musculaire qui cède au repos ou sous l’effet de médicaments spécifiques : les anticholinestérasiques.

L'intolérance musculaire à l'effort se traduit par une fatigabilité, mais aussi par des douleurs des muscles (myalgies) et des crampes, une réduction de la force et parfois une dégradation des fibres musculaire (rhabdomyolyse). On la détecte par une épreuve d’effort (sur vélo, ou lors d’un grip-test pour la force de préhension...).

Le second souffle, véritable signature de la maladie de McArdle
Chez certaines personnes intolérantes à l’effort, les douleurs et la fatigue musculaires provoquées par l’exercice disparaissent après quelques minutes de repos, rendant possible la reprise de l’activité physique avec une endurance améliorée. Ce phénomène appelé « second souffle » est caractéristique d’une anomalie de l’utilisation des réserves d’énergie par l’organisme : la maladie de McArdle ou glycogénose de type V.

Un bilan sur-mesure

Une fatigue musculaire persistante malgré le repos ou une sensation de manque de force (permanente ou n’apparaissant qu’à l’effort) doit faire consulter son médecin généraliste. Il posera des questions et pratiquera un examen clinique complet. Il pourra également demander des examens complémentaires (analyses de sang, d’urines, imagerie comme l’IRM musculaire, électrocardiogramme, exploration fonctionnelle respiratoire) et solliciter l’avis d’un autre spécialiste (neurologue, hématologue, endocrinologue...).

Le bilan demandé est orienté par :
- l’âge, le mode de vie, la profession éventuelle ;
- l’état de santé (aucune maladie connue ou au contraire des antécédents de santé) et les traitements en cours le cas échéant ;
- les caractéristiques des symptômes musculaires à savoir dans quelles circonstances apparaissent-ils, à l’effort ou en dehors de tout exercice, sont-ils soulagés par le repos ou non, associés à d’autres symptômes ou pas...

Parmi les causes possibles…

Une fatigue musculaire avec un examen clinique normal (pas de déficit moteur notamment) n’est probablement pas causée par une maladie neurologique ou musculaire. Son origine est parfois évidente comme un surmenage, une activité sportive inadaptée ou à l’inverse un déconditionnement physique dû à la sédentarité, des insomnies à répétition, la survenue d’un petit ou d’un gros pépin de santé (gastroentérite, opération...), des préoccupations familiales ou professionnelles. 

Il peut s’agir aussi d’une anémie, d’un diabète, d’une infection (maladie de Lyme, mononucléose infectieuse, hépatite virale...), d’une insuffisance cardiaque ou respiratoire ou encore d’un syndrome de fatigue chronique. 

Différentes origines sont à évoquer si l’examen par le médecin ou le bilan est anormal.

  • La sarcopénie est une maladie musculaire liée à l’âge qui commence à se manifester vers 65 ans. En dehors de tout problème de santé, la masse et la force musculaires tendent à diminuer de façon progressive avec les années chez l’adulte. Lorsque cette diminution est excessive, les médecins parlent de sarcopénie, une maladie qui réduit l’autonomie et favorise les chutes.
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  • Une myosite virale provoquée par une infection comme la grippe se produit essentiellement chez l’enfant et se manifeste par une faiblesse et des douleurs musculaires souvent localisées aux mollets. Les myosites d'origine auto-immune quant à elles sont des maladies qui peuvent survenir de l'enfance à l'âge adulte, y compris chez les seniors, et dans lesquelles la fatigue musculaire et le manque de force sont très fréquents. 
  • Au-delà, la faiblesse musculaire est une manifestation de la plupart des autres maladies neuromusculaires, et notamment la myasthénie auto-immune (faiblesse fluctuante, réduite par le repos), les myopathies métaboliques (glycogénoses, myopathies mitochondriales...) à évoquer en cas d’intolérance à l’effort, la sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Charcot (faiblesse, crampes, fasciculations musculaires), les dystrophies musculaires (Duchenne, Becker...), les myopathies des ceintures, la maladie de Charcot-Marie-Tooth ou encore la sclérose en plaques.

Bon à savoir 
Cela peut sembler contre-intuitif et pourtant, dans de nombreuses maladies, y compris neuromusculaires, bouger davantage grâce à une activité physique adaptée (APA) lorsqu’elle est possible contribue à réduire la fatigue musculaire. Parlez-en à votre médecin ou à votre kinésithérapeute !  

  • un accident vasculaire cérébral (AVC) constitué (ischémique ou hémorragique) ou un accident ischémique transitoire (AIT) se manifeste de façon brutale par une faiblesse d’un côté du corps (visage, bras, jambe), des troubles de la parole ou visuels et des maux de tête, disparaissant en moins de 24 h (souvent quelques minutes) en cas d’AIT mais qui doivent toujours faire appeler le 15.
  • Un syndrome de Guillain Barré apparait souvent après une infection banale (angine, grippe, gastro-entérite) et provoque des sensations anormales (fourmillement, picotement...) ou des crampes avec faiblesse musculaire progressive des membres et parfois des muscles qui servent à avaler (dysphagie), à respirer (dyspnée)...

Les signaux d’alarme

Consulter au plus vite si les symptômes musculaires apparaissent de façon brutale ou s’aggravent rapidement, ont un retentissement majeur (impossibilité de se tenir debout...) et/ou s’accompagnent de difficultés à respirer, à avaler, à parler, d’une coloration rouge ou brune des urines, de saignements, de troubles de conscience.